Peinture murale : technique du glacis

J'écris cet article pour me souvenir, mais si ça peut servir à d'autres...

Avant

Une déco qui avait environ 13 ans. Une pièce toute en longueur avec 2 côtés lambrissés (teinte foncée) et une moquette défraîchie de la même couleur que le papier peint. Autrement dit, une pièce qui avait bien besoin de retrouver de la lumière et de la couleur et des lambris omniprésents qu'ils fallait rendre plus discrets.

Après (avant remeublage et quelques finitions à voir)

Vue de l'autre côté, nous avons une pièce parquetée (un chêne massif que l'on a fait poser par un menuisier, car il fallait le coller, fin février juste avant d'emménager) avec des murs tous de la même teinte : un turquoise, appliqué avec la technique du glacis, ce qui conserve toute la luminosité à la teinte.
Je précise qu'on a utilisé des pigments naturels et des produits écologiques. Nous avions environ 45 m2 de murs à recouvrir avec une hauteur sous plafond de 3m15 et une pièce de 7m20 de longueur pour 2m70 de largeur. Nous avons utilisé 10 litres de peinture blanche, 0,75 litre de liant et 22 g de pigments (les 53 g restant étant réutilisables), le tout pour 97,60€ (106€ si on compte tous les pigments). ça me semble raisonnable vu la taille de la pièce mais je ne connais pas le prix que j'aurais payé avec du non écologique pour obtenir le même effet.

Au total, il nous a fallu 11 jours sans compter le décollage de la moquette pour que la pièce soit terminée.
Mais c'était un vrai bonheur de travailler avec de tels produits : application facile, aucune odeur, produits micro-poreux qui laissent respirer les murs et aucun COV (composés organiques volatiles) pour polluer l'air intérieur par la suite. Le soir même de la fin des travaux mes parents ont pû dormir dans la pièce et ils m'ont dit qu'on s'y sentait très bien.

Les étapes du chantier

Nous avons donc commencé par décoller toutes les moquettes de l'étage fin février, quelques jours avant la pose du parquet. ça nous a pris 2 jours à deux. Les différentes moquettes étaient toutes aussi défraîchies les unes que les autres. Certaines partaient en poudre, ce n'était pas sain tout ça !

Vive les genouillères pour travailler dans de meilleures conditions

Début mai, Papaillon a poncé les lambris puis passé de la lessive st-marc dessus pendant que je décollais le papier peint. On a appliqué la peinture blanche tous les deux et j'ai fait le glacis, seule.

Pour avoir une belle finition au niveau des lambris 2 couches de peinture blanche ont été nécessaires avec une application :
- au pinceau à rechampir entre chaque lame ainsi que pour combler les innombrables trous entre les lames horizontales et les baguettes verticales, posées pour faire la transition avec les murs.
- à la brosse plate de la largeur des lambris ensuite, pour terminer.
Pour les murs, un seul passage rapide au rouleau a suffi car on a découvert une pré-couche pas très régulière sous le papier peint. Mais comme on allait faire un effet par dessus on s'est dit qu'une seule couche c'était déjà bien et, contrairement au lambris, il n'y avait pas de nuances beiges qui ressortaient par endroits même après 2 couches de peinture. On aurait dû poncer 2 fois mais, une fois le glacis mis ça ne se voit plus :

Vive l'échafaudage qu'on nous a prêté (sans lui je n'aurai rien pu faire) et la combinaison taille XL... qui me transforme en bibendum ;-)

Kikabeille aussi a essayé :

Ensuite, ayant repéré la teinte que je voulais sur un nuancier au moment de l'achat, nous avons préparé le glacis. La recette en images :

- Mélanger les pigments avec un peu d'eau pour obtenir une pate homogène.
- Verser dans le liant (de couleur blanche), préalablement renversé
dans le pot de peinture blanche (bien nettoyé) par exemple.
- Mélanger. Rajouter l'eau et re-mélanger.
-Mélanger régulièrement pendant la pose, les pigments ayant tendance à se déposer au fond.

La recette de base pour cette teinte est : 75 g de pigments pour 2,5 litres de liant et 7,5 litres d'eau ce qui correspond à 1 volume de liant pour 3 volumes d'eau et le paquet de pigment entier.
Nous avions 45 m2 environ de murs à recouvrir (et même moins puisque nous avons laissé les placards en blanc) et 1 seul passage pour le glacis. Le rendement du liant est de 50 m2 par litre sur de la peinture (moins sur de l'enduit), le vendeur nous a donc conseillé d'utiliser la boîte de 0,75 litres de liant.
Ce qui a donné pour nous : 22,5 grammes de pigments turquoise spinelle, 2,25 litres d'eau et 0,75 litres de liant.

On peut mettre plus ou moins d'eau. Pour obtenir une teinte plus foncée par exemple il suffit d'1 volume de liant pour 2 volumes d'eau.
La quantité de pigment est toujours calculée en fonction de la quantité de liant dont on a besoin.

Pour les lambris j'ai peint lambris par lambris (avec un gant à peindre) en laissant l'interstice blanc. J'ai d'abord essayé de parcourir l'ensemble rapidement avec le gant mais ce n'était pas beau, il m'a donc fallu suivre le sens des lattes et les faire une par une. Un travail bien plus long qu'espéré à cause du matériau, du fait qu'il fallait s'appliquer (de nombreux raccords à essayer d'estomper) et de la hauteur sous plafond : 3 m15 avec des murs en pente.
Les murs ont été réalisés, eux, dans une vitesse record en comparaison. Donc, si quelqu'un passant sur ce blog serait tenté par la même technique pour du lambris, je précise qu'il faut avoir du temps devant soi tout en estompant le plus possible ses fins de gestes pour éviter trop de raccords foncés :

Zoom sur l'effet sur le mur.

Et il m'est même resté du glacis à la fin des travaux. Du coup j'ai passé plusieurs couches sur un meuble-étagère en contreplaqué brut, ce qui l'a assorti aux murs. Il est plus vert car j'ai appliqué le glacis directement sur du bois assez foncé. Je n'avais jamais décoré ce meuble, construit sur mesure par mon père il y a 11 ans pour rentrer dans un placard existant et qui me suit partout depuis. Je suis bien contente que ce soit enfin fait. Et, en plus, je n'ai pas besoin de changer de rideaux :

Pour les autres pièces (on veut repartir à zéro dans une maison saine) on tentera d'autres techniques. On est bien tentés par des badigeons de chaux par exemple en le préparant à partir de sacs de chaux en poudre (ça coûte moins cher que le badigeon tout prêt et on peut faire ses mélanges de couleur soi-même).
Aujourd'hui, il fait très chaud sous les combles, je suis bien contente que les premiers travaux soient finis. J'imagine mal appliquer un glacis sous cette chaleur !