copyright mamabeille
Poussés hors de nos conditionnements, s'envoler et être prêts à se laisser surprendre.
De proche en proche, prendre le temps de se nourrir des autres en offrant sa contribution,
dans un véritable échange. mamabeille

mardi 15 avril 2008

Comptines et poèmes pour encourager le printemps

Les papillons

Un papillon bleu,
Un papillon rouge
Un papillon tremble
Un papillon bouge
Un papillon rose
Qui vole et se pose
Un papillon d'or
Qui tremble et s'endort

Pierre Gamarra


Le papillon

[ ...]
Jaune ou bleu , vert ou vermeil ,
Il vole , il va , il vit sa vie
A petits battements ravis
Dans l'air doux , comme un éventail.
On le voit , on ne le voit plus , Il est ici , il est là ,
Ou bien c'est un nouveau venu ,
Son jumeau qui passe là-bas.

Marc Alyn


La pluie

La pluie fine a mouillé toutes choses, très doucement, et en
silence. Il pleut encore un peu. Je vais sortir sous les arbres.
Pieds nus, pour ne pas tacher mes chaussures.

La pluie au printemps est délicieuse. Les branches chargées
de fleurs mouillées ont un parfum qui m'étourdit. On voit briller
au soleil la peau délicate des écorces.

Hélas ! que de fleurs sur la terre ! Ayez pitié des fleurs
tombées. Il ne faut pas les balayer et les mêler dans la boue ;
mais les conserver aux abeilles.

Les scarabées et les limaces traversent le chemin entre les
flaques d'eau ; je ne veux pas marcher sur eux, ni effrayer ce
lézard doré qui s'étire et cligne des paupières.

Pierre LOUŸS (1870-1925)
(Recueil : Les Chansons de Bilitis)


Les papillons

I

De toutes les belles choses
Qui nous manquent en hiver,
Qu'aimez-vous mieux ? - Moi, les roses ;
- Moi, l'aspect d'un beau pré vert ;
- Moi, la moisson blondissante,
Chevelure des sillons ;
- Moi, le rossignol qui chante ;
- Et moi, les beaux papillons !

Le papillon, fleur sans tige,
Qui voltige,
Que l'on cueille en un réseau ;
Dans la nature infinie,
Harmonie
Entre la plante et l'oiseau !...

Quand revient l'été superbe,
Je m'en vais au bois tout seul :
Je m'étends dans la grande herbe,
Perdu dans ce vert linceul.
Sur ma tête renversée,
Là, chacun d'eux à son tour,
Passe comme une pensée
De poésie ou d'amour !

[...]

Gérard de NERVAL (1808-1855)
(Recueil : Odelettes)


Fin d'hiver

Par ce temps si bénin, après tant de froidure,
Dans les grands terrains gris, sur les coteaux chenus,
On a l'impression parmi ces arbres nus
D'un très beau jour d'été sans fleurs et sans verdure.

Les pieds ne glissent plus sur la terre moins dure
Où les feux du soleil, presque tous revenus,
Allument cailloux, rocs, sable et gazons menus.
Dans l'atmosphère souffle un vent tiède qui dure.

Et çà et là - près d'un marais,
D'un taillis, d'un pacage, auprès
D'un ruisseau bordé de vieux aunes,

Le printemps s'annonce à vos yeux
Avec le vol silencieux
De beaux petits papillons jaunes.

Maurice ROLLINAT (1846-1903)
(Recueil : Paysages et paysans)


Autour de ma maison

Pour vivre clair, ferme et juste,
Avec mon coeur, j'admire tout
Ce qui vibre, travaille et bout
Dans la tendresse humaine et sur la terre auguste.

L'hiver s'en va et voici mars et puis avril
Et puis le prime été, joyeux et puéril.
Sur la glycine en fleurs que la rosée humecte,
Rouges, verts, bleus, jaunes, bistres, vermeils,
Les mille insectes
Bougent et butinent dans le soleil.
Oh la merveille de leurs ailes qui brillent
Et leur corps fin comme une aiguille
Et leurs pattes et leurs antennes
Et leur toilette quotidienne
Sur un brin d'herbe ou de roseau !
Sont-ils précis, sont-ils agiles !
Leur corselet d'émail fragile
Est plus changeant que les courants de l'eau ;
Grâce à mes yeux qui les reflètent
Je les sens vivre et pénétrer en moi
Un peu ;
Oh leurs émeutes et leurs jeux
Et leurs amours et leurs émois
Et leur bataille, autour des grappes violettes !
Mon coeur les suit dans leur essor vers la clarté,
Brins de splendeur, miettes de beauté,
Parcelles d'or et poussière de vie !
J'écarte d'eux l'embûche inassouvie :
La glue, la boue et la poursuite des oiseaux
Pendant des jours entiers, je défends leurs travaux ;
Mon art s'éprend de leurs oeuvres parfaites ;
Je contemple les riens dont leur maison est faite
Leur geste utile et net, leur vol chercheur et sûr,
Leur voyage dans la lumière ample et sans voile
Et quand ils sont perdus quelque part, dans l'azur,
Je crois qu'ils sont partis se mêler aux étoiles.
[...]

Émile VERHAEREN (1855-1916)
(Recueil : La multiple splendeur)

3 commentaires:

Stéphanie a dit…

Merci de nous faire partager ces poêmes ; que de belles images ils nous véhiculent, et que de jolis mots ! J'aime bien le papillon "fleur sans tige" de Nerval.

mamabeille a dit…

oui elle est belle cette image du papillon, fleur sans tige :-)

je pense que j'en mettrai d'autres régulièrement, j'adore la poésie (enfin certains poèmes et d'autres pas du tout).
Là j'ai fait une recherche autour des mots papillon, abeille, butiner... mais dès que je trouverai un poème qu'un enfant peut aimer aussi je le mettrai sur le blog.
A terme j'aimerais bien que mon blog soit une sorte de "malle aux trésors" dans laquelle je pourrai piocher toute sorte de ressources au fil de nos besoins.
Et j'espère bien que ça pourra servir aux autres aussi ;-)

Pour les poèmes il y a quand même le problème des droits. Il y a ceux qui sont libres de droit car anciens , donc pas de problème. Pour les autres, je les prends dans des sites d'écoles, l'éducation nationale ne fournit que des listes.

Anonyme a dit…

Ils sont jolis c'est poêmes.
Merci (aussi)!!!
C'est vrai que sur internet, il y a de nombreux poêmes mis en ligne ;-)

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