copyright mamabeille
Poussés hors de nos conditionnements, s'envoler et être prêts à se laisser surprendre.
De proche en proche, prendre le temps de se nourrir des autres en offrant sa contribution,
dans un véritable échange. mamabeille

jeudi 31 décembre 2009

Je publie à nouveau

je viens de poster 3 longs messages commencés avant Noël. Promis je continuerai bientôt.
J'avais annoncé mon retour mais les travaux n'étaient pas tout à fait finis, j'ai toujours plein de choses à faire et, papaillon ayant décidé de passer à Linux, j'ai dû me familiariser avec le logiciel d'images gimp, la suite Corel draw que j'utilisais ne fonctionnant pas sur linux. Et ça m'a rebuté un bon moment avant que je m'y mette. Maintenant ça y est j'ai de nouveaux automatismes je vais donc être plus régulière et vraiment retourner vous lire car je ne l'ai pas fait depuis juin !!!

A bientôt en 2010
Bon réveillon à tous

mercredi 30 décembre 2009

En attendant Noël : du bricolage 2/2

Mi-décembre : des bonhommes de neige

La recette de la "pâte blanche comme neige" se trouve sur plusieurs sites mais quelle est vraiment la source ?

INGREDIENTS :

un verre de maïzena
un verre d'eau
deux verres de bicarbonate de sodium

PREPARATION :

Mettre dans la casserole les trois ingrédients, mélanger puis mettre à feu léger jusqu'à ce que la pâte se détache de la casserole.

Laisser tiédir et travailler comme une pâte à modeler.

Laisser sécher et peindre si vous voulez mais sinon parfait pour faire de beaux bonhommes de neige


L'occasion pour Kikabeille de :

Et bien figurez-vous que le goût qu'elle préfère est celui du bicarbonate ! "Hum, c'est bon, c'est salé !" Je précise qu'il s'agissait de bicarbonate alimentaire.

Alors, pour faire les bonhommes, comme à son habitude, quelle que soit la pâte employée, Kikabeille n'a pas voulu faire les boules, les boudins et des décors avec des piques dans de la pâte étalée oui, mais les boules, elle ne veut pas. Alors je n'insiste pas, je lui fais toujours les boules qu'elle veut à la grosseur qu'elle veut. Ceci fait, elle a quand même pris de tous petits bouts de pâte qu'elle a roulé entre ses doigts pour les coller sur les têtes en guise de cheveux !
Ensuite elle a voulu enfoncer des gommettes en mousse (préalablement triées par forme et taille comme vous le voyez ci-dessous) dans le ventre et le dos des bonhommes. Les ronds sont resté devant mais elle a enlevé les coeurs derrière, laissant juste l'empreinte. Puis des brindilles ramassées dans le jardin ont servi de nez et de bras :


Et quand tout a été sec (2 jours environ) elle a dessiné les yeux et la bouche et m'a tendu les chapeaux qu'elle avait préparés pour que je les colle (colle forte oblige). Elle avait même prévu des présents piqués dans 1 des bras de chaque bonhomme (soit un coeur, soit une fleur) mais elle n'a pas eu le courage d'attendre la fin du séchage et les avait déjà récupéré pour d'autres jeux :


A l'origine, nous avions décidé d'en refaire pour en offrir à la famille à Noël, de la part de Kikabeille. A court de matière première, j'ai laissé passer quelques jours et là, elle n'a plus voulu en refaire, gardant ceux-ci pour elle après les avoir baptisé : Chloé, Jules et Franklin.

J'ai quand même refait de la pâte, sans son aide cette fois-ci, pour voir si, une fois la pâte faîte, elle accepterait de refaire des bonhommes. Je les trouve si jolis.

Mais cette fois j'ai fait un mélange avec mon fond de bicarbonate alimentaire et un autre bicarbonate acheté en sac à la biocoop et sans la mention alimentaire dessus ET j'ai laissé refroidir complètement ayant oublié la pâte, partie faire autre chose. Quand je suis revenue 2 heures plus tard environ la pâte avait durci. J'ai encore laissé passer le dîner puis, tentant le tout pour le tout, je l'ai réhydratée avec très peu d'eau rajoutée au fur et à mesure car elle s'effritait. En fait j'ai malaxé pour faire une boule de plus en plus grosse en la frottant dans le bas de mon évier où je venais de faire couler de l'eau pour qu'il y en ait juste de quoi faciliter la réhydratation sans en mettre trop. Mais voilà ce que j'ai obtenu : une pâte vivante !!!

La chaleur de mes mains la faisait bouger et couler entre mes doigts tout en étant pas liquide pour autant. J'avais apparemment mis encore trop d'eau car plus je la malaxais et plus elle devenait luisante. Juste après un malaxage, dès que je la posait elle s'étalait très rapidement :

Après quelques temps, elle ne bougeait plus et Kikabeille a même pu m'aider à l'étaler. Remarquez que là où Kikabeille est passée avec son rouleau la pâte s'est en quelque sorte figée, perdant instantanément son côté luisant :


Il était évidemment impossible de faire de nouveaux bonhommes de neige dans ces conditions. Alors on a sorti les emporte-pièce. Et on a réussi tant bien que mal les formes que vous avez pu voir derrière les bonhommes de neige sur une photo précédente. Tant bien que mal car dès qu'on imprimait une forme, la pâte rendait de l'eau. Et toute empreinte dans la pâte était assez rapidement recomblée si on ôtait trop tôt l'emporte-pièce sans détacher la forme du reste de pâte.

Je ne sais ce qui a provoqué ceci. Le mélange de 2 bicarbonates différents ? Le fait d'avoir laissé refroidir et durcir la pâte ? Le fait qu'en la remouillant elle soit redevenue trop molle ? Et quelle était la réaction qui s'est produite avec la chaleur de mes mains ? Si quelqu'un connaît la réponse je serais contente de la connaître.

En tout cas, 3 jours plus tard, on a pu tester un vrai bonhomme de neige avec le peu de neige tombée. Enfin, quand je dis on... comme l'année dernière Kikabeille a vite eu froid aux mains et m'a laissée finir préférant s'amuser à laisser des traces dans la neige.






En attendant Noël : du bricolage 1/2

Fin novembre : des anges, étoiles, coeurs etc en bristol.

Voici les décos commencées par Kikabeille à la peinture, lors d'un après-midi "décos de Noël" que j'avais programmé avec Clémence et Pauline : découpage par les mamans et décoration au choix (peinture, feutre etc) par les enfants. Kikabeille les a terminées ensuite avec des dessins au feutre or et en recouvrant la plupart des verso colorés à la peinture argent. Prise directement dans le pot, cette peinture était assez liquide pour donner cet effet de transparence avec les couleurs en-dessous...

recto

verso

...Elles ont trouvées une place de choix dans nos sapins :



Les gabarits sont ici et ici. Je ne retrouve pas la page exacte pour ce dernier lien alors je vous mets le fichier que j'ai récupéré ci-dessous (cliquer pour le voir en taille réelle)


Début décembre : "un pot de fleurs de Noël"


Kikabeille vient me voir avec une paille (pour boire) et me dis : "maman je veux faire un bricolage avec cette paille". Oui quoi ? "Ben une fleur ! Et la paille c'est pour la tige, je vais la peindre en vert". Je lui dis alors qu'elle ne pourra pas peindre le plastique et qu'il va falloir qu'on trouve du papier vert à coller (me souvenant que j'ai gardé des chutes de papier affiche dans le ton de vert adéquat).
Puis elle se met à fouiller dans le tiroir à récupérations diverses pour bricolage et en ressort d'autres pailles, un morceau d'emballage de cornet de glace violet brillant et un rouleau de frises en tissus jaune récupéré dans sa chambre lorsqu'on a enlevé le papier peint.
Alors elle me demande de dessiner les pétales dans le cornet et en fait quelques unes. Le dos des pétales reste blanc alors je lui propose de les peindre avec de la gouache or. Puis elle dessine et découpe aussi des feuilles dans le papier affiche et on les scotchent sur la tige.

Mais comment faire le coeur ? Je lui suggère la anse en plastique bleu de l'emballage des rouleaux de papier toilette que l'on vient de déposer dans la poubelle du bureau ! J'en découpe des morceaux que je tourne pour faire en sorte qu'une tige se forme :


puis je scotch le reste pour former un coeur (le scotch permettant de le tenir arrondi) et on pique l'ensemble dans la paille. Kikabeille décide alors de m'aider à scotcher les pétales puis elle veut placer la frise jaune en haut de la tige.
Je pense alors à mon pot en céramique garni de mousse de fleuriste et Kikabeille pique ses fleurs dedans et je lui propose de cacher la mousse avec un emballage doré récupéré lui aussi. Elle s'écrit alors : "maman voilà des belles fleurs de Noël !"


Mi-décembre elle me demandait de réimprimer des gabarits pour recommencer autrement. Hormis les anges qu'elle a refaits avec plaisirs ce sont ces nouveaux modèles qui ont eu sa préférence :



Je lui ai imprimé aussi un mandala de Noël (bougies) et un sapin dont elle a fait bon usage :-) :


Vous pouvez les trouver ici, ici et ici

En attendant Noël : un avant goût de fête

Les 2 week-end précédant Noël, Kikabeille a ouvert grand les yeux pour profiter d'un spectacle de clown, d'une exposition de marionnettes à fil en mouvement que nous sommes allés voir 2 fois, de tours de manège, d'un spectacle de cirque et d'une séance de cinéma :



L'exposition "Filexpo" nous a enchanté. Voir le site du "Théâtre de la Grande Rue" pour en savoir plus.


Nous avons passé un agréable moment au cirque franco-italien, d'autant que Kikabeille a fait 2 tours de piste à dos de poney qui l'ont enchantée :


Ce sont évidemment les chevaux qui l'ont attiré sur le manège (carrousel Palace 1900) :


Et pour parfaire le tableau elle nous a demandé un ballon cheval :


Enfin, pour finir ces deux week-ends nous sommes allés voir...

... film d'animation qui nous a beaucoup plu à tous les 3. La première fois que Kikabeille est allée au cinéma c'était cet été dans une petite salle de bord de mer. Nous étions allé voir l'âge de glace 3

jeudi 29 octobre 2009

Des nouvelles après tout ce temps

Suite à notre déménagement pour un vrai chez nous, nous venons de passer plusieurs mois dans les travaux (vu qu'on a fait pas mal de choses nous-mêmes). Nous avons vécu assez longtemps dans un vrai chantier poussiéreux et sous bâches. Il reste encore des choses à faire, tous mes cartons ne sont d'ailleurs pas encore déballés, mais nous y voyons maintenant plus clair et notre maison devient chaleureuse et nous ressemble de plus en plus.

J'ai décidé de faire une pause avant d'attaquer les pièces qui restent, alors je m'apprête à revenir sur internet que j'avais totalement délaissé. Je ne vous lisais plus, et comme vous avez pû le constater, je n'écrivais plus rien non plus.

Il faut que je fasse le tri dans mes photos et dans ce que j'ai envie d'écrire mais je vous dis à bientôt sur vos blogs ou ici.


mardi 4 août 2009

Parrainage d'Edward, écolier Tanzanien

article du 25 juin :

Cela fait déjà 5 ans que je parraine Edward un enfant de 12 ans maintenant, par l'intermédiaire d'Aide et action pour lui permettre d'aller à l'école. J'ai commencé au printemps 2004.

Edward en 2003 - il doit avoir 6 ans
(âge estimé par aide et action avec les parents car
en Tanzanie les actes de naissance font souvent défaut)

Et, alors qu'il est recommandé de correspondre avec les enfants qu'on parraine afin de créer un lien, je ne suis pas très fière de dire que je ne l'ai jamais fait... jusqu'à aujourd'hui. Et pourtant il m'a demandé plusieurs fois de lui écrire dans ses dernières correspondances qu'il m'envoie 3 fois par an par un travail de classe (dessin + exercice noté de français, de calcul ou d'anglais + petit courrier).

Je ne parle pas bien anglais et ça a été la première barrière pour moi puis quelques mois ont passé et Kikabeille est née. Ses opérations chirurgicales et les soins que j'ai dû lui donner tout au long de sa première année m'ont accaparés alors. Puis nous avons déménagé, changé de vie et Kikabeille est entrée dans l'âge de toutes les découvertes. S'est ensuite greffé l'instruction en famille et maintenant notre dernier déménagement et les travaux qui vont avec. ça aurait pû continuer encore mais cette fois l'appel d'Edward réveille en moi un sentiment d'urgence. Il est grand temps de lui montrer que je pense à lui malgré tout.

Alors, ne sachant pas trop quoi lui dire après tout ce temps et aussi à cause du décalage entre nos deux cultures qui me gêne, j'ai décidé de suivre les conseils de l'association : "faîtes-lui découvrir votre région, votre village, votre quartier, votre famille, en lui adressant des cartes postales ou des photos. Si vous avez des enfants, faites-les dessiner. Leurs dessins feront la joie de toute la classe."

J'ai donc demandé à Kikabeille, après lui avoir fait part de l'existence d'Edward, si elle voulait bien lui faire un ou plusieurs dessins pour lui parler de la France (ce qu'il me demande dans son dernier courrier, reçu en mai, d'ailleurs).

Après lui avoir montré sur quel continent et dans quel pays il vivait, qu'elle était sa vie (racontée dans la fiche que j'avais reçu au début du parrainage)... nous avons cherché sur internet des images des animaux de Tanzanie, de la nourriture que sa famille cultive, des photos de sa ville etc et je lui ai montré les 14 dessins que j'ai déjà reçus.
Kikabeille s'est alors écrié qu'elle voulait faire les mêmes dessins que lui. Je lui ai alors dit d'accord mais de la façon où on les trouve chez nous. Et je lui ai sorti le premier reçu : une fleur et un arbre.

Elle a pris une feuille et a décidé qu'il fallait que j'écrive Edward avec ses gomettes puis elle l'a dessiné ainsi que sa maison (en fait il vit dans une case en terre dont le toit est en chaume). Je lui ai alors proposé (en voyant du maïs dans ses gomettes) de rajouter les cultures que font les parents d'Edward en lui parlant de la patate douce qu'elle aime manger quand c'est la saison, et du coton que je suis allé chercher dans la salle de bain. Elle a trouvé l'idée intéressante et on a cherché des photos de manioc aussi sur internet. Après elle a décidé de ce qu'elle voulait faire de tout ça et ça donne ceci :


Elle a enchaîné avec des gomettes d'animaux, végétaux et fruits que l'on peut trouver en France. Le choix a été limité par les gomettes qui lui restaient :


Ensuite je lui ai dit : et si on lui envoyait des fleurs que l'on peut trouver dans notre jardin ? Et c'était parti pour ceci, ce qui a demandé quelques jours de séchage pour les végétaux :



Nous avons également envoyé des cartes postales de notre ville ainsi qu'une carte de France imprimée sur laquelle on a indiqué où nous vivions, une boîte de crayons de couleurs... et bien sûr un petit courrier écrit en anglais.

Les courriers sont distribués à date fixe à tous les enfants d'une même classe et il peut y avoir un décalage de plusieurs mois entre le moment où on envoie les courriers et le moment où les enfants les reçoivent. J'espère qu'il l'aura à temps pour la correspondance de juillet mais je ne suis pas sûre (j'ai reçu son courrier d'avril, fin mai).

Et voilà, ce n'était pas si compliqué... avec l'aide de Kikabeille :-)


Kikabeille a eu 4 ans pendant les vacances


Nous attendions Clémence, Pauline et leur maman pour passer une journée à la mer avec nous. Mais le matin, Libellule a décommandé car elle était souffrante. J'ai alors annoncé à Kikabeille qu'une surprise se préparait en secret mais que malheureusement ses amies ne pourraient pas nous rejoindre. Elle a été déçu mais, heureusement, il y avait aussi son papi, sa mamie et ses tatas autour d'elle (tous arrivés par surprise la veille). Alors on a quand même fait la petite fête préparée, mais à l'intérieur car le vent soufflait trop fort.

L'après-midi, sur la plage, il y avait aussi la fête de la ville couplée à celle du vent justement. Kikabeille a gagné un joli bracelet, à la pêche à la ligne puis nous nous sommes promenés, les cheveux au vent car il avait décidément bien répondu à l'appel des organisateurs ! Les parades de cerfs-volants ont parfois dû être interrompues et certaines installations d'objets éoliens démontées. La journée s'est terminée par le traditionnel feu d'artifice sur la plage, précédé d'une parade de nuit de cerfs-volants.

C'était une bien belle journée. "Génial" comme me dit Kikabeille au moment où j'écris ce billet.


jeudi 25 juin 2009

Vacances

Nous partons vendredi pour 3 semaines.
2 semaines dans le lubéron puis 1 semaine en Vendée, à la mer, comme l'année dernière.
J'ai encore 1 (voire plusieurs) article à publier demain. Sinon, je vous dis à bientôt.

mercredi 24 juin 2009

Quand un enfant vous offre un de ses plus beaux dessins...

Quand un enfant vous offre un de ses plus beaux dessins,
quand il y a mis tout son coeur et beaucoup d'ardeur,
quand, faisant de son mieux, il y a passé des heures,
Attention ! car dans vos mains vous tenez son destin !

Oubliez que vous êtes une grande personne
qui n'a plus de grands rêves ni d'illusions vaines.
Oubliez le monde des adultes plein de chaînes,
adoptez pour lui une attitude qui soit bonne...

Faites une grande pause avec lui dans son beau monde.
Qu'importe les quelques traits grossiers du beau dessin,
flattez l'âme d'artiste qui prend vie dans ses mains,
encouragez le à se surpasser dans ce monde.

Rassurez le dans son timide élan créatif,
exagérez un peu la joie que vous éprouvez,
montrez lui que vous êtes fier de ce qu'il a fait.
Faites en une star pour quelques temps jouissifs.

Planez avec lui dans les cieux de la création,
essayer de survoler avec lui ses idées,
partager avec lui son besoin de s'exprimer,
ouvrez-lui la porte de sa petite prison.

N'oubliez pas que toute oeuvre d'art, même minime,
est pour son créateur un bel être qu'il enfante.
Petit à petit, après mûres réflexions lentes,
hésitantes, il vous a invité dans son monde intime.

Evitez, adultes, pour son oeuvre trop de distance.
Ne lui brisez pas ses ailes encore fragiles
car son coeur pleurerait une larme indélébile,
car, à son âge, on ne comprend pas l'indifférence.

François Gagol, L'arc-en-ciel du Paradis, www.regardsbleuciel.fr

Quand Kikabeille dessine pour ses papis et mamie...

elle leur raconte toute une histoire !

En février dernier :


En avril dernier à Pâques :

Suivre les chiffres pour lire :



D'autres dessins-récits qu'elle a fait en juin :

- pour nous

dessin très inspiré du pique-nique entre familles non-sco de la veille où Marie-Hélène avait cherché Clémence qui avait suivi Kikabeille et papaillon sans qu'on s'en rende compte. C'était mon cadeau de fête des mères ;-)

pour la fête des pères : elle en a fait plusieurs à la suite mais voulait tous les garder pour elle (j'ai cru qu'on allait y passer la matinée ;-) puis elle a fini par faire celui-ci uniquement pour son papa.

- et pour elle :

Interview d'un parent scolarisant en 2015

Comme, vous l'avez peut-être compris, j'aime bien parfois retourner les choses pour les exposer sous un autre angle et je trouve ce texte très judicieux et très parlant :

Interview trouvée ici : http://nonsco.free.fr/textes.html


2015 : L'instruction à domicile est la norme éducative, homeschooling ou unschooling, après le krach pédagogique de 2010, l'école est en faillite, les enfants scolarisés deviennent minoritaires, une loi autorise encore la scolarisation mais celle-ci est très contrôlée : les parents doivent justifier leur choix et leurs enfants sont examinés tous les ans afin de constater que la scolarisation n'intervient que peu dans la perturbation de leurs rythmes naturels (sommeil, repas, créativité...). Jules Rifé, journaliste de la revue "Vivre et apprendre", a interrogé une mère de famille qui scolarise ses deux enfants de 8 et 13 ans.

- Pourquoi ce choix de l'école ? Qu'est-ce qui un jour vous a poussée à faire ce choix ? Vous auriez très bien pu faire comme tout le monde et pratiquer l'instruction en famille.
- Je n'avais pas spécialement envie de m'occuper de l'instruction de mes enfants, et comme je savais qu'il y avait l'école... Je voulais travailler aussi.

- C'est un mode de garde pour parents qui veulent travailler ?
- Oui, mais pas seulement : l'école assure l'instruction des enfants, elle fait d’une pierre deux coups.

- Et votre mari, qu'en pense-t-il ?
- Nous étions d'accord pour la scolarisation, aucun de nous ne voulait mettre son emploi entre parenthèses et changer notre vie d'avant.

- Est-ce que ça n'a pas été trop dur au départ ? Comment avez-vous, vous et vos enfants, vécu la rupture ?
- Oui, ça a été difficile, Melvin a pleuré pendant un bon mois et demi au moment de ses deux premières rentrées et Fiona, un peu moins, trois semaines seulement. Ils m'en ont fait voir, même à la maison. C'était comme si je les avais abandonnés, ils ne me faisaient plus confiance, ils se sont éloignés de moi aussi. Maintenant, ils se sont habitués, c'est oublié.

- Et les problèmes des adolescents justement, les traumatismes de la petite enfance n'arrangent pas les choses quand même, ne pensez-vous pas que l'école est grandement responsable ?
- C'est vrai qu'il y a beaucoup moins de crises maintenant qu'il y a dix ans, quand la quasi-totalité des enfants allaient à l'école... Melvin entre juste dans l'adolescence, alors je vous dirai ça dans quelques années...

- Le regard des autres, la famille, comment ont-ils réagi ?
- Alors la famille... ma mère m'a regardée avec des yeux ronds quand je lui ai dit que les enfants iraient à l'école, elle n'était pas d'accord bien sûr, elle m'a donné les arguments habituels : le bruit, la promiscuité, l'apprentissage réel très limité, le manque de sommeil, le désir de l'enfant, la perte de la spontanéité... Avec les amis, les collègues de travail, je n'en parle pas vraiment, c'est étrange pour eux, ils ne conçoivent pas ça dans leur vie, qu'on puisse envoyer les enfants à l'école... Je préfère éviter le sujet, je n'aime pas trop les polémiques.

- Et le rythme des enfants justement, vos enfants ont-ils le temps de rattraper le sommeil perdu le week-end ?
- Oui, le week-end, je les laisse dormir jusqu'à 11 h ou midi et ils sont dispos pour repartir le lundi !

- A quelle heure se lèvent-ils les jours de classe ?
- A 7 heures, 7 heures 15, comme nous.

- C'est le rythme d'un adulte qui travaille...
- Oui, mais c'est comme ça si nous, adultes, voulons travailler.

- Comment conciliez-vous rythme de l'école et vie de famille ou vie personnelle ? Vous reste-t-il du temps à passer avec vos enfants ? Combien de fois par semaine ?
- Le rythme de l'école correspond à notre rythme de travail à mon mari et moi-même, alors c'est très bien. Les enfants vont à la garderie le matin à 8 h, ils mangent à la cantine le midi, le soir c'est garderie et étude pour le plus grand, jusqu'à 18 h. Le mercredi, ils vont chez leur ancienne nounou ou restent à la maison, donc, il nous reste le week-end pour être ensemble. Avec la petite, on peut bricoler ou sortir se promener, mais avec le grand... c'est plus difficile, il a ses copains et il n'a pas vraiment envie de faire des choses avec nous.

- Cela fait quand même des journées de dix heures, vous ne trouvez pas que ça fait beaucoup pour des enfants ?
- Comme ça, ils s'habituent pour le travail plus tard ! (Rires.) Oui, c'est une grande liberté d'action pour chacun aussi, enfin pour nous, on stresse moins et on peut travailler l'esprit tranquille.

- Et l'esprit de compétition, la violence verbale ou physique, le rejet par les autres, comment votre enfant vit-il cela, avez-vous un moyen d'atténuer ces maltraitances ?
- Tout cela existe dans la vie aussi, alors plus vite ils l'apprendront, mieux ce sera pour eux. A la maternelle, ils nous parlaient de leurs problèmes à l'école, qu'Untel les tapait, les disputes avec les copains ou les cris de la maîtresse, mais qu'est-ce que vous voulez... On leur a dit d'être gentils avec les copains et la maîtresse mais nous n'avons pas de solution, ils ont leur vie, nous la nôtre. Maintenant, je suppose qu'il n'y a plus de problème puisqu'ils ne nous disent plus rien... Enfin, je l'espère.

- Justement, ne croyez-vous pas que les enfants en allant à l'école ont une double vie ? Qu'ils portent un masque, un pour la maison, un pour l'école ?
- Sans doute, comme nous tous, je crois que l'école leur apprend à se retenir et à contenir leurs émotions, ça les prépare encore à s'insérer dans cette société, au travail, vous savez, tout le monde sourit à son patron mais n'en pense pas moins...

- Vos enfants vous ont-ils parlé de la promiscuité et du bruit, comment font-ils pour supporter ces désagréments ?
- C'est sûr que 28 ou 29 dans une salle de classe, ça fait beaucoup, même moi, je ne me vois pas travailler avec 28 collègues dans une salle ! Je crois que les enfants ont des capacités à supporter certaines choses que nous adultes ne supporterions pas. Mais ils ne me parlent pas du bruit. Parfois, pouvoir se retrouver un peu seuls, c'est arrivé oui.

- Ont-ils encore un esprit créatif, pas facile quand même de créer sur commande à l'école... non ?
- Heu... qu'est-ce que vous entendez par esprit créatif ?

- Peinture, bricolage, dessins, créer ce qu'ils ont envie...
- Disons, à la maison, ils dessinent, enfin, la plus jeune, mais Melvin est au collège et il n'a plus le temps avec les devoirs et les copains avec qui il chate sur le Net. De la peinture, ils en font à l'école, je crois...

- Et les devoirs, c'est abuser, vous ne croyez pas ? Ils les font avec plaisir ?
- Ah, je reconnais que les devoirs, ce n'est pas tous les jours facile... Melvin a énormément de travail à la maison. Environ 2 heures chaque soir en rentrant du collège. Mais il a pris l'habitude, et puis il sait qu'il ne pourra pas jouer à la Wii 3 le week-end s'il ne fait pas correctement ses devoirs. Avec Fiona, c'est un peu plus facile, elle a 8 ans.

- J'en viens à vous demander... combien d'heures consacrent-ils par semaine à leur scolarité ?
- Voyons... Les jours de classe, c'est environ 7 à 8 heures avec les devoirs, et si on ajoute la cantine et la garderie ou l'étude, on peut rajouter 3 ou 4 heures de plus, donc 10 à 12 heures par jour... Environ entre 40 et 48 heures.

- C'est beaucoup plus qu'un adulte qui travaille >!
- Ils peuvent se reposer le week-end.

- Vous aussi.
- Oui, mais ils récupèrent plus vite que moi ! (Rires)

- Comment gèrent-ils l'ennui à l'école ? On sait bien que les sujets d'étude n'intéressent que peu les élèves.
- Ils ne me disent pas qu'ils s'ennuient à l'école, bon, c'est vrai qu'ils ne me racontent pas leurs journées, alors, c'est un peu leur jardin secret, l'école. A la maison, par contre, ils s'ennuient vite en dehors de la TV pour Fiona ou de la console pour Melvin.

- Et ne sont-ils pas en manque de vrais copains, de relations sainement choisies ? Je ne parle pas des relations artificielles, créées par la force des choses dans la promiscuité scolaire.
- C'est vrai que tous leurs copains ou copines sont dans leur classe, de toute façon, ils n'ont pas le temps ni l'occasion d'en avoir d'autres, alors autant prendre ceux qui sont sur place, je trouve que c'est un bon choix. Ils s'entendent plutôt bien avec eux, je crois.

- Comment se passent les contrôles et quelle est leur fréquence ?
- Pfff, c'est toujours contraignant. L'assistante sociale nous pose des questions sur le pourquoi de notre choix et pour voir aussi s'il n'y a pas carence éducative, si nous respectons les rythmes des enfants, etc. Elle vient tous les deux ans à notre domicile. Puis, chaque année, les enfants sont contrôlés, ils passent des tests de QE, des tests de créativité et des tests de socialisation pour voir s'ils sont à l'aise et capables d'avoir une conversation avec des individus de tous âges et de tous milieux.

- Ah, oui, parce qu'à l'école, ils voient toujours les mêmes personnes : des enfants du même âge et les mêmes adultes.
- Oui, c'est pour ça.

- Et comment est l'ambiance dans ces moments-là ?
- Plutôt tendue. On sent bien que les personnes qui contrôlent sont contre la scolarisation... Une fois que c'est terminé, on est soulagé, même les enfants sont stressés par ces contrôles... Si le contrôle se passe bien, c'est ok, on peut continuer avec l'école.

- Financièrement, votre emploi comble-t-il toutes les dépenses dues à l'école (cantine, garderie, vêtements à la mode, fournitures scolaires, trajets en voiture...) ?
- On arrive à joindre les deux bouts parce que nous travaillons tous les deux mais c'est vrai qu'en plus, nous n'avons pas l'AIF, l'allocation d'instruction en famille. Et nous payons plus d'impôts parce que la scolarité d'un élève coûte cher, environ 10 à 12 000 € par an et par enfant.

- C'est très important, effectivement.
- Oui mais c'est un choix mûrement réfléchi !

- Vous savez quand même que l'école est une institution très polluante, rien qu'à sa consommation de papier, cela ne vous gêne-t-il pas de participer à la dégradation de notre environnement ?
- Nous ne sommes pas à la place des enseignants, c'est à eux qu'il faudrait poser la question. Non, je ne me sens pas responsable de la dégradation de l'environnement. C'est aux professionnels de trouver des solutions aux problèmes qu'ils créent.

- Bon courage dans votre aventure de la scolarisation et merci d'avoir accepté cette interview.
- Merci à vous de consacrer un article à ce sujet qui n'est pas toujours compris...

jeudi 18 juin 2009

L'abeille et le papillon (chanson)

Pon - Henri Salvador - 1952 -

Ecouter un extrait chanté par Paulette Rollin


Une abeille un jour de printemps
Voletait voletait gaiement
Sur la rose bruyère en fleur
Dont si douce est l'odeur

Au pied de la bruyère en fleur
Une pauvre chenille en pleure
Regardait voler dans le ciel
La petite et son miel

Et la pauvre chenille en sanglots
Lui disait "Je vous aime"
Mais l'abeille là-haut, tout là-haut
N'entendait pas un mot

Cependant que les jours passaient
La chenille toujours pleurait
Et l'abeille volait gaiement
Dans le ciel du printemps

Après avoir pleuré jusqu'à la nuit
Notre chenille s'endormit
Mais le soleil de ses rayons
Vint éveiller un papillon

Et sur une bruyère en fleur
Notre abeille a donné son cœur
Tandis que chantaient les grillons,
Au petit papillon

Par les bois, les champs et les jardins
Se frôlant de leurs ailes
Ils butinent la rose et le thym
Dans l'air frais du matin

Ma petite histoire est finie
Elle montre que dans la vie
Quand on est guidé par l'amour,
On triomphe toujours
On triomphe toujours
On triomphe toujours.

dimanche 7 juin 2009

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[...] "Ecoute bien cette histoire extraordinaire qui est la tienne
et décide de ce que tu veux en faire" [...]

Yann Arthus Bertrand

mercredi 3 juin 2009

Bricolages entre amies et réflexions

Jeudi dernier, pour la visite hebdomadaire de Libellule et sa petite famille je me suis retrouvée sans grand chose à offrir pour le goûter. Alors j'ai eu l'idée de faire un gâteau de carotte.

Faute de pommes, contente-toi d'une carotte.
proverbe russe

De fil en aiguille je me suis dit que j'allais chercher à proposer une activité autour de ce légume. Et j'ai consulté internet. Niveau bricolage je n'ai pas trouvé grand chose. Niveau artistique, j'ai trouvé quelque chose d'intéressant mais pas du tout de l'âge des enfants. Je me suis dit qu'on pourrait quand même en faire quelque chose alors j'ai préparé différents éléments.

Pendant que Libellule couchait Pauline pour la sieste, j'ai d'abord présenté à Clémence et Kikabeille ces 3 tableaux trouvés sur le site carotte orange :


et je leur ai demandé ce qu'elles voyaient (formes, couleurs, représentation...)

Puis je leur ai distribué à chacune ces 2 feuilles (photos et dessins récupérés par google images) :

Et je leur ai demandé de faire ce qu'elles voulaient autour de la carotte : s'inspirer des tableaux ou utiliser des collages, de la laine, papiers de couleur (que Kikabeille s'était empressée de trier le matin), crayons etc et faire un dessin.



Kikabeille a tout de suite voulu faire le troisième tableau et a entrepris de découper des lanières dans du papier orange puis s'est très vite lassée et a fait ceci, de sa composition, par dessus :


Clémence a d'abord collé une carotte puis de la laine pour faire les fanes et a très vite voulu se détourner du sujet pour illustrer le conte de Blanche Neige qu'elle venait de découvrir et a donc réalisé ceci (ainsi qu'un autre dessin du conte au crayon de couleur) :

Blanche Neige avec des jambes et des chaussures recouvertes par une robe longue, et une pomme empoisonnée dans la main.



Le 23 janvier dernier j'avais préparé une activité pliage-découpage pour les 2 amies. Cette activité est extraite de ce livre :

Le papillon de Kikabeille est à gauche

C'était la première fois que Kikabeille tournait sa feuille et non ses bras pour suivre le dessin à découper.



Comme d'habitude pour tout ce que l'on fait, je n'ai voulu aider Kikabeille que le moins possible afin qu'elle apprenne en manipulant et pour que ce qu'elle fabrique ou dessine soit bien d'elle et montre ses progressions (je date tout).

Mais pendant longtemps ensuite elle m'a dit qu'elle ne voulait pas garder son papillon, qu'il n'était pas beau, que celui de Clémence était plus beau (comme elle l'avait oublié chez nous, Kikabeille a eu le temps de l'observer).
Libellule avait aidé Clémence plusieurs fois et notamment à plier les ailes. Quant à moi j'avais juste fait remarquer à Kikabeille quand elle pliait dans le mauvais sens ou alors parfois j'avais appuyé d'un doigt sur un pliage moins marqué pour qu'il tienne mieux sans bien marquer le pli, car Kikabeille ne l'avait pas fait. Kikabeille m'a reproché le soir de ne pas l'avoir aidée. Or, comme toujours, je ne fais pas à sa place mais je lui montre d'abord ou je l'aide en parole, je l'encourage, je lui pose des questions pour l'amener à s'interroger sur ce qu'elle fait et trouver les solutions par elle-même. Mais ce jour-là elle n'a sûrement pas perçu ça comme une aide.
Il a fallu ce soir-là que je lui explique que je trouvais son papillon très beau aussi, que j'étais fière de ce qu'elle avait fait, que maintenant elle savait bien découper, qu'elle avait plié moins régulièrement mais que c'était bien fait aussi... mais elle n'a rien voulu entendre, celui de Clémence était plus beau, j'avais mal collé les ailes etc (pourtant à l'endroit exact qu'elle m'avait indiqué après que je lui ai demandé où elle voulait que je les colle)...
Avant même la fin de l'activité elle avait commencé à s'en détacher. Ensuite, elle n'a plus voulu coopérer et n'a pas voulu réessayer de souffler dans une paille pour faire un dessin avec de la gouache liquide (car elle n'avait pas trop réussi la veille sans doute). Clémence, elle, a été contente d'essayer, guidée par sa maman.


J'ai très bien sentie que Kikabeille s'était comparée ce jour-là et j'avais trouvé ça dommage (bien que naturel sans doute) car je cherche justement à ce qu'elle n'entre pas dans l'esprit de compétition qu'on cultive à l'école.

Pour l'activité de la carotte, j'ai pris soin de donner les mêmes éléments aux deux copines mais de leur dire de faire ce qu'elles voulaient, de s'inspirer des tableaux ou pas du tout mais de faire un dessin sur la carotte.
Clémence a demandé à sa maman de l'aider. Du coup, Kikabeille a fait pareil et elle voulait que je fasse à sa place des choses qu'elle sait très bien faire d'ordinaire. J'ai dit non, elle a redemandé, j'ai redit non en lui rappelant que je ne le faisais pas d'habitude et qu'elle savait très bien le faire. Elle n'a pas insisté finissant son dessin toute seule en s'appliquant. Mais elles avaient toutes les deux entrepris quelque chose de complètement différent.
Une preuve de plus à mon avis, qu'il vaut mieux laisser le plus de liberté possible, même autour d'une même activité, à des enfants qui travaillent ensemble. Sinon, la comparaison et peut-être même l'angoisse de faire moins bien ou de ne pas savoir faire quelque chose risque vite d'arriver pour certains. Et, à mon sens, ça n'apporte rien de bon dans un apprentissage, de mettre en position de comparaison ou d'échec (un silence qui n'encourage pas peut y contribuer aussi), ça peut même mener au dégoût au lieu de l'intérêt initial. Peut-être que demander de l'aide à un adulte montre aussi qu'un enfant est en train de sortir de ce qu'il maîtrise ou de ce qu'il a l'habitude de faire et qu'il peut là encore avoir peur de ne pas réussir. Je pense qu'un enfant qui rencontre une difficulté a besoin, bien plus qu'autre chose, de l'encouragement des adultes et de sentir qu'ils ont confiance en lui et en sa capacité à y arriver seul.

Tout ceci me rappelle que l'autre jour Clémence et Kikabeille ont joué à un jeu de memo chez Libellule. Clémence a eu la chance de tomber dès le début du jeu sur 2 cartes identiques. Un peu plus tard elle a demandé à ce que les mamans jouent, Kikabeille a protesté. Libellule a commencé à jouer, Kikabeille a commencé a protester vivement quand ça a été à mon tour en disant qu'elle ne voulait pas que je joue puis ensuite en prenant les cartes que j'avais gagnées en disant que c'était elle qui les avait gagnées. Libellule lui a dit quelque chose qui a commencé par "tu n'es pas chez toi" et qui s'est terminé par "et si je disais que toi tu n'avais pas le droit de jouer". Un peu plus tard Kikabeille a jeté ses cartes sur le jeu et j'ai dû intervenir pour la calmer en l'éloignant.
Après coup, je pense qu'il y avait encore là quelque chose de l'ordre de la comparaison et de la confiance en elle qui se jouait, qu'elle ne voulait pas qu'on intervienne, nous les mamans, dans leur jeu car on était à ses yeux plus fortes que Clémence et elle, et elle n'allait pas y arriver. Mais elle n'a pas réussi à faire comprendre ça autrement qu'en s'énervant parce qu'on n'avait pas écouté son refus que nous participions au jeu, et n'avait pas les mots pour le dire.
J'ai remarqué que ce genre de comportement ne se passait que lorsqu'on se retrouve chaque semaine et qu' à chaque fois que Kikabeille boude, s'énerve ou se braque il y a une question de règle du jeu ou de comportement qui changent et qui ne lui conviennent plus. Et si c'était juste parce que certaines choses lui font perdre ses repères et qu'elle ne se sent plus assez en sécurité pour continuer, au point que ça explose ? Ou même pas assez écoutée dans sa singularité ?

Il va falloir que je creuse cette question car je vois d'ici venir des détracteurs qui me diraient que Kikabeille serait mieux à l'école, qu'elle serait bien obligée de se faire à la comparaison, d'apprendre à vivre avec les autres etc etc.
Moi ce que je vois c'est qu'elle a visiblement encore plus besoin de ne pas y aller pour pouvoir cultiver sa confiance en elle, qu'il n'est pas question ici d'apprendre à vivre avec les autres, c'est autre chose. Il s'agit bien plus d'apprendre à percevoir que tout le monde n'évolue pas au même rythme, qu'elle aussi sait faire des choses que d'autres n'arrivent pas encore à faire, que tout le monde n'a pas le même comportement face à une même difficulté et qu'en plus il peut changer et, bien sûr, qu'il ne faut pas s'énerver mais apprendre à mettre des mots sur ce que l'on ressent pour que les autres puissent ensuite nous comprendre. En un mot il faut d'abord apprendre à se connaître et à s'aimer tel qu'on est avant de pouvoir vivre avec les autres en respectant leurs différences tout en assumant les siennes. Que des choses encore bien difficiles à comprendre à cet âge.

Et bien ça m'a emmené loin cette histoire d'activités à plusieurs !

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