copyright mamabeille
Poussés hors de nos conditionnements, s'envoler et être prêts à se laisser surprendre.
De proche en proche, prendre le temps de se nourrir des autres en offrant sa contribution,
dans un véritable échange. mamabeille

jeudi 20 mars 2008

Coloration des oeufs : couleurs surprenantes


J'ai testé l'oignon et le chou rouge car je les avais sous la main (voir billet précédent)
Les couleurs ne sont pas du tout celles attendues mais au moins elles sont harmonieuses entre elles. Peut-être était-ce dû à mes oeufs qui n'était pas de couleur claire au départ.

J'ai fait des décors éphémères au yaourt mais je pense qu'on peut obtenir le même effet, plus durable, avec du blanc d'oeuf recouvert de sucre qui restera ainsi collé (avec un aspect granité en plus). Il faut pour cela mettre les oeufs décorés au frigo pour que ça prenne et ne pas polir à l'huile avant. C'est une idée comme ça, je n'ai pas testé pour voir si ça marche.
Les cheveux de l'oeuf/bonhomme (caché dans le pot de fleur) sont faits avec du marc de café humide juste posé sur l'oeuf. J'ai été étonnée par le côté réaliste de cette chevelure !
Il va sans dire quand même que tout ça n'est pas fait pour durer plus longtemps qu'une photo ;-)

Comment j'ai obtenu ces couleurs :


1 et 3 : 1 nuit au frigo dans le jus de cuisson du chou rouge
2 : 10 mn dans l'eau bouillante avec les peaux d'oignons + idem 1 et 3 Les teintes se mélangent puisqu' avant le passage dans le jus de chou rouge, l'oeuf était de la même couleur que 4 et 6
4 et 6 : 10 mn dans l'eau bouillante avec les peaux d'oignons
5 : plus de 10 mn dans l'eau bouillante avec les peaux d'oignons


A noter que les mêmes colorants sur plusieurs supports (oeufs, papier, essuie-tout, table) donnent des couleurs différentes.


J'ai obtenu différentes teintes de bleu pâle (comme annoncé dans le livre) suivant que le jus de chou rouge ait été étalé au pinceau ou projeté sur une feuille de papier. Les couleurs ne bougent pas dans le temps. Et kikabeille s'est empressé de découper tout ça.

Le bleu pâle de l'essuie-tout trempé dans le jus puis essoré (voir sous les oeufs verts) devient parme au fur et à mesure que celui-ci sèche.
Les tâches vertes sur l'essuie-tout sec se sont formées à l'endroit ou les gouttes d'huile d'olive excédentaires se sont imprégnées (suite au polissage de l'oeuf). Réaction au chou rouge ou à des produits chimiques présents dans l'essuie-tout ?

Les tâches de jus de chou rouge qui sont tombées sur la table de la cuisine ont elles aussi viré du bleu au parme.

Quand au jus de cuisson des peaux d'oignon, il reste d'un beau orangé très pâle, quelque soit le support.

En deuxième partie du visuel on voit les traces décolorées laissées par le yaourt sur les oeufs. Sans doute dû à l'acidité ?

Voilà, j'ai tout noté, je suis prête à recommencer. Tout ça donne une grande envie de tester toutes sortes de colorations végétales sur différents supports. C'est facile, ça ne pollue pas et ça ne coûte rien car ce n'est que de la récup . J'ai d'ailleurs déjà fait de la pâte à modeler au jus de carotte qui s'est conservée plusieurs mois. Et comme elle peut aussi sécher à l'air, elle est donc utilisable jusqu'au bout.

PS : Si on veut manger les oeufs durs prévoir quand même de faire les colorations la veille de Pâques et de ne les disposer chez soi qu'à la dernière minute. Moi je n'ai pas fait comme ça car, comme je le disais, nous ne sommes pas chez nous à Pâques, alors on les a déjà mangés.
A savoir : la couleur verte obtenue avec le chou rouge traverse la coquille et teinte légèrement la surface du blanc d'oeuf. Pour ceux qui se poseraient la question : ça ne donne aucun goût

Voilà j'espère que je vous ai donné envie d'essayer.

Edit : voici la technique de décoration
de Stéphanie avec une peinture à la terre (terre + eau uniquement) Je la trouve très intéressante. J'essaierai


lundi 17 mars 2008

Pour Pâques : une idée naturelle pour décorer des oeufs

On m'a envoyé des recettes issues du livre "Vivre la tradition celtique au fil des saisons" de Mara Freeman

" Il faut faire bouillir les oeufs avec des teintures naturelles de plantes ou de légumes, ou de ce qu’on a à portée de la main dans la cuisine.

Préparation :

  1. Avant de commencer, utilisez des bâtons de cire pour dessiner des symboles sur les œufs – spirales, triskel, cercles concentriques, fleurs…

  2. Peignez les œufs selon la méthode exposée ci-dessous. Les nuances seront subtiles.

    - Les peaux d’oignons (jaune vif) : au bout de dix minutes, les œufs seront jaune vif, à brun roux, et plus vous les laisserez plus la couleur sera sombre
    - Le chou rouge (bleu pâle) : Faites bouillir les choux et enlevez les feuilles. Faites refroidir. Faites bouillir les œufs dans un autre récipient. Mettez les œufs dans de l’eau froide de cuisson de chou toute la nuit au réfrigérateur.
    - Les myrtilles (lavande pâle) : Faites bouillir les œufs directement dans un paquet de gelée de baies pendant au moins une demi-heure. Laissez les œufs dans les myrtilles toutes la nuit pour obtenir une teinte plus sombre
    - Les framboises (Rose pâle) : Comme les myrtilles

  3. Après que votre œuf est sec, utilisez une huile végétale et un tissu doux pour le polir."

    Les deux premières teintes sont de saison, les deux autres pas vraiment. Ah tiens on pourrait essayer de les teindre avec de la betterave ou de la carotte. En laissant tremper dans des jus ou en faisant bouillir les oeufs dans les jus ? Voire en frottant la coquille avec des peaux de betterave, une fois l'oeuf cuit.

    Peut-être aurais-je le temps d'essayer ces recettes d'ici ce week-end. Dans ce cas je mettrai des photos. Mais nous partons le 22 pour une semaine en Bretagne alors ce n'est pas si sûr ;-)

samedi 15 mars 2008

Savoir, liberté, créativité... selon Jiddu Krishnamurti

« Pour ce qui est de l'existence physique, il y a énormément de connaissances disponibles, et elles ne cessent de s'accroître. Il est essentiel d'avoir de telles connaissances et de les utiliser au bénéfice de l'homme. Mais n'y a-t-il pas une autre espèce de savoir qui, au niveau psychologique, devient un obstacle à la découverte de ce qui est vrai ? Le savoir est après tout une forme de tradition, n'est-ce pas ? Et la tradition consiste à cultiver la mémoire. La tradition est essentielle dans les choses d'ordre mécanique, mais quand on l'utilise comme moyen de guider l'homme sur le plan intérieur, elle devient un obstacle à la découverte de choses bien plus grandes.
[...]
L'éducation a pour rôle de donner à l'étudiant des connaissances à profusion dans les divers domaines où l'humanité déploie ses efforts mais elle doit en même temps libérer son esprit de toute tradition, afin qu'il soit en mesure d'enquêter, de s'enquérir, de découvrir. Faute de quoi l'esprit devient mécanique, accablé par l'engrenage du savoir. S'il ne se libère pas en permanence des accumulations liées à la tradition, l'esprit est incapable de découvrir le suprême, cette chose éternelle. Mais il doit évidemment acquérir des connaissances et une information toujours plus larges afin d'être à même de prendre en charge tout ce dont l'homme a besoin et qu'il doit produire.
Le savoir, qui consiste à cultiver la mémoire, est utile et nécessaire à un certain niveau, mais il devient un obstacle à un autre niveau. Bien faire la distinction - en voyant où le savoir est destructeur et doit être écarté, et où il est essentiel et doit pouvoir fonctionner avec le minimum d'entraves - est le commencement de l'intelligence.
Mais à l'époque actuelle qu'arrive-t-il à l'éducation ? On vous dispense diverses formes de savoir, n'est-ce pas ? Lorsque vous irez à l'université, vous deviendrez peut-être ingénieurs, médecin, avocat, vous pourrez avoir une licence en mathématiques ou dans une autre branche du savoir, ou suivre des cours d'économie familiale et apprendre à tenir une maison, à cuisiner, etc. Mais personne ne vous aide à vous libérer de toutes les traditions afin que dès le départ votre cerveau soit frais, enthousiaste et donc, capable de faire en permanence des découvertes inédites. Les philosophies, les théories et les croyances acquises par vous dans des livres, et qui deviennent votre tradition, sont vraiment pour l'esprit des entraves, car il les utilise comme moyen d'assurer sa propre sécurité psychologique, et il est par conséquent conditionné par elles. Il est donc indispensable à la fois de libérer l'esprit de toute tradition et de cultiver les connaissances, la technique : telle est la fonction de l'éducation.
La difficulté est de libérer l'esprit du connu afin qu'il puisse découvrir en permanence ce qui est inédit.
[...]
Vous bachotez pour réussir aux examens, vous amassez beaucoup d'informations que vous mettez par écrit pour avoir un diplôme, dans l'espoir de trouver un emploi et de vous marier : cela suffit-il ? Vous avez acquis un savoir, une technique, mais votre esprit n'est pas libre, vous devenez donc esclave du système en vigueur - ce qui signifie que vous n'êtes pas un être humain créatif. Certes, vous pouvez avoir des enfants, peindre quelques tableaux, ou écrire de temps à autre un poème, mais ce n'est assurément pas cela la créativité. Le premier impératif, c'est la liberté d'esprit, et ensuite la technique peut être mise à contribution pour permettre à cette créativité de s'exprimer. Mais la maîtrise technique n'a aucun sens sans cette liberté d'esprit, sans cette extraordinaire créativité qui va de pair avec la découverte de ce qui est vrai. Malheureusement, pour la plupart d'entre nous, cette créativité reste lettre morte, car nous avons encombré notre esprit de connaissances, de traditions, de souvenirs, et des discours tenus par Shankara, Bouddha, Marx ou d'autres encore. Si par contre votre esprit est libre de découvrir ce qui est vrai, vous verrez surgir une abondante et incorruptible richesse, source d'immense joie. Alors toutes nos relations - avec les êtres, les idées et les choses - prennent une tout autre signification. »

Extrait de "Le sens du bonheur" de Krishnamurti (1895-1986) grand philosophe et sage indien chez Stock, 2006


vendredi 14 mars 2008

crumble pèches et chocolat noir - recette d'été

je réponds au tag de Béné. C'est l'occasion d'ouvrir une catégorie cuisine ;-)
Alors voici une recette que j'ai testée plusieurs fois. Je n'ai jamais été déçue. Elle est très facile à faire même à l'avance et, surtout, très bonne. Vivement cet été !

Pour 4 personnes
Préparation : 20 mn
Cuisson : 25 mn

Il faut :
- 4 pèches de bonne taille (2 blanches et 2 jaunes pour marier les goûts)
- 1 tablette de chocolat noir (moi j'en mets moins : 3 carreaux par plat à gratin individuel sont suffisants sinon le chocolat prend le dessus et on sent moins la pèche)
- du beurre pour beurrer le plat
Et pour la pâte à crumble :
- 120g de farine (moi je varie les farines)
- 60g de beurre froid
- 50g de sucre (moi je n'utilise que du sucre complet)
- 15g d'amandes en poudre (facultatif)

D'abord, il faut peler les pèches (après les avoir plongées 20 secondes dans l'eau bouillante), les couper en deux pour les dénoyauter puis les couper en quartiers.

Ensuite préchauffer le four th 6 (180°C)

Puis préparer la pâte en mélangeant dans un saladier : la farine, le beurre en petits morceaux, le sucre et les amandes en poudre. Amalgamer du bout des doigts en sable grossier.

Enfin beurrer le (ou les) plat(s) à gratin, parsemer le fond de carreaux de chocolat, disposer les quartiers de pèche (mélangés) au-dessus puis recouvrir le tout de la pâte à crumble.

Faire cuire pendant 25 mn au four

Servir tiède ou froid (chaud c'est écoeurant)

dimanche 9 mars 2008

Aujourd'hui nous sommes allés au zoo...


... avec d'autres familles pratiquant l'instruction hors école. La pluie et le froid étaient de la partie mais peu importe. Les parents ont autant apprécié cette sortie que les enfants. Et puis, quelques éclaircies aux bons moments (voir photos que j'ai prises hier ci-dessus) ont permis d'apprécier grandement cette journée. Cette rencontre était une première pour nous et ces moments d'échanges paisibles m'ont encore plus confortée dans mes choix d'instruction hors école pour kikabeille.

Hier nous avons vu une exposition...

... du peintre-illustrateur Ghislain Girard.

Voici sa vision des écoliers :


« Les écoliers »


Dans le journal d'exposition de la galerie on peut lire :

Le jeu des regards

Ces yeux ronds et larges ouverts, ces pupilles fixes invoquent notre propre regard. Ils interrogent sur notre appréhension du monde.


mercredi 5 mars 2008

Kikabeille et les puzzles


Kikabeille (31 mois) vient de se découvrir une passion fulgurante pour les puzzles.

A Noël on a eu la surprise de découvrir sous le sapin 3 jolis puzzles en bois de 6 pièces mais ils ne l'ont pas intéressée très longtemps.
Et maintenant, depuis le 1er février, et donc en l'espace d'un mois, elle est passée d'un puzzle de 12 pièces à d'autres de 15, 36, 38 et maintenant 60 pièces qu'elle fait tous toute seule dans des temps record.
ça m'étonne. Mon stock (acheté en vides-grenier l'année dernière en prévision de plus tard) arrive à épuisement. Encore 1 puzzle et je n'aurai plus rien à lui mettre sous la dent ;-)

Et le plus drôle c'est le casse-tête, simple mais quand même, qu'elle fait et refait presque sans jamais se tromper.

Si j'ai des lectrices (vu que j'ai ouvert ce blog avant-hier), pourriez-vous me dire si cette "aptitude" pour les puzzles varie d'un enfant à l'autre avec de grandes différences ? J'ai regardé ce qui se faisait sur internet et je n'ai jamais vu des puzzles comme ceux qu'elle fait pour son âge.

En tout cas, ça nous amuse beaucoup de la voir faire.

lundi 3 mars 2008

Liberté

Et pour en finir avec "Base élèves 1er degré" le logiciel de l'éducation nationale, deux citations à méditer :

« Même si l’équilibre entre l’acceptation de techniques modernes – parfois utiles pour les intéressés eux mêmes – et leur dénonciation est parfois difficile à trouver. Une chose est pourtant certaine : tout abandon d’une parcelle de liberté est définitif. La protection des données, c’est comme l’environnement et la biodiversité : ce qui est peu à peu grignoté ne se reconstitue jamais. »
Françoise Dumont membre du bureau national de la LDH (Ligue des Droits de l'Homme)

« Quiconque est prêt à sacrifier sa liberté pour un peu de sécurité provisoire ne mérite ni l’un ni l’autre »
Benjamin Franklin

Base élèves 1er degré : un système d'information sur nos enfants aussi inutile qu'inquiétant 5/5

Pour en savoir encore plus :

Le très bon dossier de la ligue des droits de l'homme de Toulon et en particulier les articles

Françoise Dumont : on fiche vos enfants, ne vous en fichez pas !
Base-élèves pose de nombreux problèmes dans un domaine où tout abandon d’une parcelle de liberté est définitif.
article publié mardi 27 novembre 2007

derrière base élèves, la loi de prévention de la délinquance...
les directeurs d’école auront leur place dans la chaîne du contrôle social.
article publié vendredi 16 novembre 2007

base élèves : objection !
une lettre illustrant la pression qui continue à s’exercer pour que le personnel de l’Education nationale obéisse sans murmurer aux injonctions venues d’en-haut.
article publié lundi 5 novembre 2007

lettre ouverte à l’Inspecteur d’académie de Rennes au sujet de Base élèves
la suppression de tout ce qui concerne la nationalité ne dissipe pas l’inquiétude qui accompagne la mise en place de ce système informatique.
article publié jeudi 11 octobre 2007,

la pression obstinée du ministère sur les opposants à Base-élèves
l’inspection académique d’Ille-et-Vilaine invite les directeurs d’écoles refusant de remplir Base élèves à quitter leur fonction.
article publié samedi 6 octobre 2007


Et sur le site de l'association HNS-info Hactivist News Service :

Quelques réflexions sur Base-Elèves, l’école et la démocratie et notamment sur une gestion modernisée de l’école par la LOLF (Loi Organique relative aux Lois de Finances) sur le modèle de l’entreprise
par François SUEUR (enseignant) Mis en ligne le jeudi 6 septembre 2007

Base élèves 1er degré : un système d'information sur nos enfants aussi inutile qu'inquiétant 4/5

Dans sa brochure de présentation de Base élèves 1er degré la Direction Générale de l'enseignement scolaire écrit que « Conformément à la loi de 1978 Informatique et Libertés, tout parent d'élève peut demander communication du dossier complet le concernant. Chaque directeur d'école peut ainsi éditer l'ensemble des données relatives à chaque élève et les remettre aux parents concernés, qui peuvent lui faire savoir les éventuelles rectifications à effectuer. »
Si tous les parents d'élèves le faisaient, ils pourraient au moins surveiller ce qu'on écrit sur eux.

Mais la loi du 6 janvier 1978 indique aussi, clairement, qu’il faut l’accord explicite des parents pour pouvoir collecter des données concernant leur enfant. Alors, comme cette expérimentation se fait encore sur la base du volontariat (bien que les directeurs reçoivent de grosses pressions de leur hiérarchie) il est encore temps de refuser que des données soient collectées sur ses enfants.

Voici une lettre-type à envoyer au directeur d'école (à l'inspecteur d'Académie pour les enfants instruits hors école) afin d'obtenir les informations récoltées sur ses enfants :

cliquer pour zoomer


Source : document de la CNIL diffusé sur le site de la Ligue des droits de l'homme de Toulon
“base élèves” : parents d’élèves, faites respecter vos droits !
demandez communication des informations concernant votre enfant.

article publié lundi 10 décembre 2007

Base élèves 1er degré : un système d'information sur nos enfants aussi inutile qu'inquiétant 3/5

Voici maintenant le contenu du fichier Base élèves publié en annexe de la pétition de CORRESO

cliquer pour zoomer


Base élèves 1er degré : un système d'information sur nos enfants aussi inutile qu'inquiétant 2/5

Voici maintenant la présentation du système sur EduSCOL, le site pédagogique du ministère de l'éducation nationale.

Derrière la question Êtes-vous prêt pour base élèves ?, la direction générale de l'enseignement scolaire a mis en ligne le 22 janvier 2008 un questionnaire pour amener les directeurs d'école (réfractaires ?) à adopter Base élèves. En voici quelques extraits.
A noter : certains mots ont été mis en gras par l'éducation nationale.

Directeurs, directrices [...]
Vous êtes très souvent sollicité par votre IEN ou votre IA pour des enquêtes multiples ou pour des recherches d'enfants ?

Si on répond non : Et pourtant... suivi du texte ci-dessous donné pour la réponse oui :
Base Elèves Premier Degré est une application faite pour vous, car elle a été conçue pour :
[...]

- Permettre à l'IEN ou à l'IA de disposer en temps réel d'informations fiables. Les enquêtes seront effectuées directement dans la base sans solliciter les directeurs

Qu'est-ce que c'est que ces enquêtes effectuées directement dans la base par les inspecteurs de l'EN et les inspecteurs d'Académie ?

« Vous aimeriez être sûr de ne pas perdre les fiches administratives de vos élèves en cas de vol de votre ordinateur ou de panne informatique entraînant la disparition de tout votre travail ? Base élève enregistre toutes vos précieuses données sur le serveur informatique du rectorat. Vous êtes donc assuré de ne perdre aucune information »

ça n'interpelle pas l'éducation nationale que l'éventuel vol de l'ordinateur du directeur (quelle en est la probabilité réelle d'ailleurs ?) serait bien plus préjudiciable aux familles qui verraient ainsi leurs données personnelles divulguées, qu'au directeur lui-même ? Et Base élèves n'empêche pas les piratages informatiques, bien au contraire : une intrusion par des personnes exérieures au système a été réussie en juin 2007. A quand la prochaine ?

La réponse à la question est pire encore. Il est dit que toutes les données entrées dans Base élèves par le directeur sont enregistrées sur le serveur informatique du rectorat. Or, plus loin dans le questionnaire il est écrit « Les données nominatives sont visibles jusqu'au niveau de l'inspection académique et anonymées de façon irréversible au niveau du rectorat et de l'administration centrale. » et dans une autre partie du site : « Les rectorats et l'administration centrale n'ont accès qu'aux données anonymées afin de permettre des suivis statistiques. » Les rectorats ont donc bien accès à toutes les données puisqu'elles sont stockées sur leurs serveurs quand bien même elles seraient rendues anonymes ensuite ! Et un arrangement avec la réalité de plus !

« Vous vous demandez qui aura accès à quoi pour toutes les données concernant vos élèves. [...] Sachez que la CNIL (Commision Nationale de l'Informatique et des Libertés) veille tout particulièrement aux droits d'accès des utilisateurs aux données nominatives. »

Il ne faut surtout pas croire que la CNIL veille. Une loi du 6 août 2004 a modifié la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978. Depuis, la CNIL n’a plus le pouvoir de s’opposer à la création d’un fichier d’Etat. A noter l'étrange coïncidence entre l'année de cette loi et celle du début de l'expérimentation de Base élèves : 2004 pour les deux !!!
Pour Base élèves, la CNIL a délivré un récépissé pas un avis et, à ce jour, elle n'a pas confirmé qu'elle était réellement chargée de vérifier les droits d'accès des utilisateurs aux données nominatives de Base élèves.

Il est à mon avis urgent de faire connaître et signer les deux pétitions nationales complémentaires : « NOS ENFANTS SONT FICHÉS, ON NE S’EN FICHE PAS ! » mise en ligne le 22 janvier 2008 par le collectif CORRESO et « NOS ENFANTS SONT FICHES, NE NOUS EN FICHONS PAS ! » de la LDH (Ligue des droits de l'homme) mise en ligne le 30 janvier 2008.


Base élèves 1er degré : un système d'information sur nos enfants aussi inutile qu'inquiétant 1/5

La mise en place, par l'éducation nationale, d'un système d'information sur les élèves du 1er degré appelée « Base élèves 1er degré » suscite le débat. Et pour cause !

L'objectif affiché par l'éducation nationale est :
1. d'apporter une aide à la gestion locale des élèves,
2. d'assurer un suivi statistique des effectifs d’élèves
3. de permettre un pilotage pédagogique et un suivi des parcours scolaires.

Or, un fichier national n'est pas indispensable à une bonne gestion locale des élèves. On n'a pas besoin de données personnelles au début de la chaîne pour établir des statistiques anonymes en bout de course. Et si l'école se servait des parcours et particularités de chacun pour établir ses pédagogies, ça se saurait !

De fichiers, propre à chaque école, et ne servant qu'à leur fonctionnement interne en collectant des données qui restaient confidentielles, on est en train de passer (d'ici à la rentrée 2009) à une base de donnée nationale qui permet de suivre chaque enfant à la trace (par un identifiant national) dès qu'il change d'école.

Cette base est historisée sur 15 ans ! Elle recueille des données personnelles disproportionnées par rapport aux objectifs annoncés ci-dessus. Par exemple la rubrique particularités qui est laissée à l'appréciation des directeurs d'école mais qui renvoie à la note de bas de page : Ces « particularités » comportent les interventions de médecins, psychologues, enseignants spécialisés, rééducateurs. On n'est pas loin du viol du secret médical là !

Pire : un croisement avec d'autres fichiers pour d'éventuelles sanctions est déjà prévu par la LOI n° 2007-297 du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance. Dorénavant, cette loi par la notion de « secret professionnel partagé » impose le partage d’informations entre les enseignants, le maire, les acteurs sociaux, les professionnels de la santé, policiers ou magistrats. Ce n'est ni plus ni moins qu'un contrôle social organisé.
Pendant ce temps, dans la brochure de présentation de Base élèves 1er degré éditée par la Direction Générale de l'enseignement scolaire il est écrit que « La déclaration faite à la CNIL mentionne que Base élèves premier degré ne peut être interconnectée avec tout autre fichier d'administration publique ayant une finalité différente. » Un pur jeu de langage car cette déclaration date de 2004 et la loi de 2007 est venue changer la donne puisque finalement elle donne une finalité commune à tous les fichiers existants : la prévention de la délinquance !

Il est maintenant évident que ce sont ces motivations sécuritaires qui sont à l'origine de la mise en place progressive du système « Base élèves 1er degré » et non celles qui sont annoncées par l'éducation nationale d'aide à la gestion et de statistiques. Les objectifs de flicage ne peuvent plus être cachés. Tout est maintenant verrouillé pour aller dans ce sens.

D'ailleurs, qu'elle serait l'intérêt sinon de faire entrer dans cette base les enfants « instruits hors école (famille, CNED, hôpital, établissement spécialisé) » comme indiqué dans le fichier « gestion courante élève » de base élèves déclaré à la CNIL du 24/12/2004.

Il est à mon avis urgent de faire connaître et signer les deux pétitions nationales qui sont complémentaires : « NOS ENFANTS SONT FICHÉS, ON NE S’EN FICHE PAS ! » mise en ligne le 22 janvier 2008 par le collectif CORRESO et « NOS ENFANTS SONT FICHES, NE NOUS EN FICHONS PAS ! » de la LDH (Ligue des droits de l'homme) mise en ligne le 30 janvier 2008.


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